le 418e R.I. à Sapigneul
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SAPIGNEUL, mémoire d'un village disparu :: 1ère Guerre mondiale :: SAPIGNEUL pendant la Première guerre mondiale
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le 418e R.I. à Sapigneul
Bonjour tout le monde,
Encore un régiment qui s'est battu à Sapigneul : le 418e Régiment d'Infanterie.
http://www.beauzons.com/mam-joyeuse/regiments/418RI.pdf
(page 3 du PDF)
A lire aussi :
Cordialement
Béatrice
Encore un régiment qui s'est battu à Sapigneul : le 418e Régiment d'Infanterie.
http://www.beauzons.com/mam-joyeuse/regiments/418RI.pdf
(page 3 du PDF)
A lire aussi :
Cordialement
Béatrice
Re: le 418e R.I. à Sapigneul
Bonjour Béatrice
J'ai ajouté le 418 RI à la liste des unités ayant combattues à Sapigneul et la région. J'ai ajouté aussi par la même occasion le 9è RMZ (régiment de marche des Zouaves des bataillons d'afrique) qui a cette époque se trouvait à la gauche/droite du 418 RI. Ci dessous, un extrait du JMO du 9è RMZ pour la période qui donne une assez bonne idée des mouvements et actions de ces périodes et évènements:
1/10/18:
A 6 heures, le 3ème bataillon, sous la protection d'un barrage roulant, partait à l'attaque dans la direction générale de Ventelay. Il réduisaient rapidement les quelques élements ennemis avec lesquels il était resté en contact toute la nuit et enlevait vers 8 heures le village de Ventelay où il faisait un certain nombre de prisonniers. Au cours de la progression, les zouaves avaient capturé un dépot important de munitions d'artillerie, un parc du génie et deux minenwerfer lourds.
La marche continuait sans grande résistance, en liaison à droite avec le 418 RI, à gauche avec les Bataillons d'Afrique, jusqu'à mi-pente de la Montagne de Puyencourt??. Les avants-gardes du Rgt étaient arrêtées vers 11 heures devant un rideau de mitrailleuses qui tenaient les bois et la ferme de Loge Fontaine. Une nouvelle opération devait être montée pour refouler cette arrière garde ennemie.
Le 3ème Bataillon prenait ses dispositions pour l'attaque, avec l'appui du groupe l'Allemandet pendant que le 1er Btn s'arrêtait en réserve en dispositif echelonné, vers le Moncet.
A 15 heures l'attaque était reprise, mais ne réussisait pas, par suite d'une erreur de tir d'artillerie. En fin de soirée seulement, le 3ème Btn parvenait à enlever le bois et la ferme, en laison avec le 55è d'Infanterie qui étaient venus s'intercaler entre les zouaves et les Btns d'Afrique.
Le Colonnel donnait immédiatement l'ordre de poursuivre l'ennemi et de conserver le contact par des reconnaissances, tout au moins pendant la nuit.
2/10/18
Le 2 octobre, au lever du jour, la poursuite était reprise. Les avant-gardes du 3ème Btn, manoeuvrant derrière les mitrailleuses ennemies, progressaint rapidement, enlevant le village de Guyencourt et les pentes S. de la petite Montagne. Avec beaucoup de décision et d'ordre, les zouaves netoyaient le massif tourmenté du Grand Berriaux et de la Petite Montagne et parvenaient vers 15 heures, aux lisières Est vers la Chapelle.
Le colonnel donnait des instructions pour continuer la marche en avant dans la plaine qui s'étendait du pied des pentes de la Petite Montagne jusqu'à l'Aisne, avec précausions et sous la protection du groupe Allemandet dont une batterie (Pinchard) était arrivée à hauteur du 3ème bataillon. En fin de soirée, les éléments avancés, se faufilant par les couverts du terrain et les boyaux arrivaient auprès de la ferme Moscou et de la Chapelle St Rigobert dépassant et commencant l'encerclement de petites arrière-gardes ennemies au Bois sans nom et au Grand Boule.
3/10/18
Dans la nuit du 2 au 3, l'ordre était parvenu au Régiment d'étendre son front à gauche, jusque vers Gernicourt.
Le 1er Btn s'était en conséquence mis en ligne à la gauche du 3ème, en relevant les unités de la 134ème Division qui occupaient ce secteur.
La progession dans la journée continuait vigoureusement et vers 11 heures les antennes du Régiment arrivaient au canal vers la Ferme Moscou et au Bois des Pies. A midi le 3ème Btn encerclait complètement la ferme Moscou où résistait un détachement ennemi. Dans la soirée, le 2ème Btn, mis à la disposition du Chef de Corps, relevait le 3ème. Ce dernier venait se placer en réserve de Régiment à l'Est de Bouffignereux.
Le 2ème Btn, qui n'avait pas encore donné, recevait comme mission de tenter le passage de vive force du canal de l'Aisne et d'enlever la Cote 108.
Les reconnaissances faites de nuit, sur tout le front du Régiment, prouvaient que l'ennemi était en force sur la rive Nord et très vigilent.
4/10/18
Le Colonnel fait préparer, d'une part, pour le 2ème Btn le passage du canal en face de la Cote 108 et, d'autre part, une opération plus importante vers le Bois des Pies, tendant au passage de vive force sur la rive nord de l'Aisne.
La journée est employée au netoyage définitif de la ferme Moscou et la rive Sud du canal et à la réunion et confection des moyens de passage de la rivière.
5/10/18
Dans la journée du 5, par la suite de l'avance réalisée à la droite de la Division en direction du Mont Sapin, le Régiment reçevait l'ordre de se lier au 418 RI en vue de passer le canal et de conquérir les hauteurs du Mont Sapigneul et de la Cote 108.
Le mouvement du 3ème Btn pris en flanc par les défenseurs de la rive N du canal et de l'Aisne, était d'autant plus délicat que la Cote 108 elle-même était ??ruquée et fortement tenue.
L'avance de la journée se bornait au franchissement du canal au pied même de la Cote 108, se qui donnait une base de départ pour les opérations ultérieures.
6/10/18
En exécution des ordres reçus de la Division, et le ID 153, le 9ème Zouaves prenait ses dispositions dès le lever du jour pour franchir le canal et l'Aisne par ses propres moyens, à la fois près de la Cote 108 et sur le front du 1er Btn, à gauche, vers le Bois des Pies.
L'opération était délicate, non seulement en raison de la vigilence de l'ennemi dont les mitrailleuses battaient les approches du canal, mais encore par suite du peu de moyens de passage appropriés dont disposait le Régiment. Il s'agissait en effet, de franchir sous le feu un canal dont les berges étaient très élevées, puis une rivière importante.
Les passerelles ennemies étaient ou détruites ou enfoncées sous l'eau et le rétablissement de ses passages allait demander, de la part des zouaves, un déploiement tout particulier d'initiatives, d'audace et de courage.
A droite, la 7ème Compagnie (Capitaine Guillemet) s'infiltrant par le canal et dans les angles morts de la Cote 108, arrivait à enlever la garnison de défense et à se rendre maître, vers 8 heures, de la fameuse position d'arrêt de la côte elle-même. Les Zouaves redescendaient alors dans la direction de Berry au Bac, cherchant par tous les moyens à franchir le canal de l'Aisne. A gauche, le 1er Btn lançait ses premiers élements légers sur des sacs Habert et des radeaux et parvenait bientôt a rétablir, avec l'aide de la section du Génie (Lt Rougier) une passerelle sur le canal.
La 3ème Compagnie, sous la protection d'un rideau de mitrailleuses et de F.M., et appuyée par le tir de la Section de Stokes (S/Lt Fèvre), s'établissait entre le canal de l'Aisne et l'Aisne, conformément au plan arrèté et protégeait la réflection de deux autres passerelles par les pionniers du Régiment.
Vers 12 heures un groupe ardent s'élançaient sur les restes d'une passerelle allemande et, par des moyens de fortune réussisait à gagner la rive Nord, repoussant un petit groupe de grenadiers et de mitrailleurs ennemis. Des pionniers du Régiment parvenaient également à mettre la main sur deux autres passerelles établies sur l'Aisne et à détruire le dispositif de destruction qui avait imparfaitement fonctionné.
Dans l'après midi, des élements du 1er Btn, qui étaient passés sur la rive Nord de l'Aisne en nombre suffisant pour former une petite tête de pont qui nous assurait la possession des passerelles sur le canal et l'Aisne. Ces élements maintenaient leur position aventurée, malgré une réaction violente de l'ennemi, par son artillerie, ses mitrailleuses et ses minenwerfer.
En fin de journée, deux compagnies étaient passées et s'organisaient sur place en appuyant solidement leurs ailes sur la rivière.
A la tombée de la nuit, ces deux compagnies repoussaient une contre-attaque ennemie qui se terminait par un combat court mais très violent, nous causant quelques pertes, mais aboutissant à la déroute de l'ennemi qui s'enfuyait en laissant des cadavres sur le terrain.
Le 3ème Btn était venu dans la soirée s'établir en position d'attente dans les Bois de Gernicourt, prêt à appuyer le 1er Btn. Il assurait la liaison à gauche, au sud du canal, avec le 1er Tirailleurs qui n'avait pu réussi le passage de vive force. Le Colonel établissait son PC à la Cote 90 dans le bois de Gernicourt.
7/10/18
Conformément aux ordres reçus, qui prescrivaient de poursuivre la constitution d'une tête de pont au N. de l'Aisne, le Régiment continuait sa manœuvre.
Tandis qu'à la gauche le 1er Btn améliorait sa situation en avançant au nord de l'Aisne, par un combat à la grenade et à la mitrailleuse qui lui valait un certain nombre de prisonniers, le 2ème Btn, d'après les o/o du Colonel, venait passer le canal et l'Aisne dans le secteur du 1er Btn, par une de ses Compagnies et, se rabattant vers l'Est, prennait comme objectif le village de Berry au Bac.
Des détachements de pionniers s'efforçaient, malgré les difficultés de la tâche, à réparer en même temps les passages sur e front même du Régiment.
La manoeuvre s'exécutait point par point dans la matinée et réussissait parfaitement.
La 7ème Compagnie (Capitaine Guillemet) surprenait l'ennemi dans Berry au Bac et progressant audacieusement à travers les rues du village, arrivait vers l'église en capturant de nombreux prisonniers.
Pendant toute la journée,la même Cie, poursuivait le netoyage du village et arrivait dans la soirée à l'extrémité Est, devant le réduit de la défense d'où tiraient plusieurs minen de petit et moyen calibres.
Cette Compagnie, dont l'effectif était relativement faible, avait réussi à faire plus de 80 prisonniers de plusieurs régiments différents. La 5ème Cie, ayant passée également l'Aisne, venait s'établir à la gauche de la 7ème, nous assurant la possession du village.
Dans la nuit, sur l'o/o du Colonel, le 3ème Btn,relevait le 1er.La liaison à gauche s'établissait avec les Tirailleurs Marocains qui étaient venus relever le 1er Tirailleurs de la 45ème Division.
8/10/18
Dès le lever du jour, l'activité reprenait sur tout le front du Rgt pour continuer la progression vers les objectifs assignés par les ordres précédement données et d'améliorer les communications entre les deux rives du canal et de l'Aisne.
Le 2ème Bataillon terminait peu à peu le netoyage de Berry au Bac pendant qu'une Cie et 2 sections de mitrailleuses du 418 RI, mises sous les o/o du Colonel passaient sur la rive Nord de la rivière et venaient s'établir à la droite de Berry au Bac, dans la tranchée des Saules.
Le 3ème Bataillon, combattant dans les boyaux et les tranchées gagnait du terrain et arrivait au Chemin Creux.
Vers 17 heures, un très violent bombardement ennemi interressant tout le front du Rgt, entre Berry au Bac inclu et Gernicourt, faisait prévoir une contre-attaque. Les observateurs, en effet, signalèrent des mouvements important d'Infanterie en face de Berry au Bac et le long de la voie ferrée. L'Artillerie, immédiatement actionnée par le Chef de Corps et le commandant de l'ID, commençait la C.P.O. préparée et déclenchait les tirs de barrage.
L'attaque de l'Infanterie ennemie se produisait vers 18 heures, mais plus ou moins disloquée, elle réussissait à peine à gagner les lisières N de Berry. Elle ne pouvait s'y maintenir, grâce à l'attitude énergique des Zouaves et du 418 RI.
Vers 19 heures, la contre-attaque était définitivement repoussée et la tête de pont intégralement maintenue. Nous avions malheureusement des pertes assez sérieuses à déplorer.
10/10/18
Des ordres parvenaient au Rgt en vue de sa relève par le 329 RI à gauche, et le 4 RI à droite.
En conséquence, le Colonel prescrivait à ses bataillons de tête d'asseoir leur position, de s'organiser sur place, d'établir des cheminements vers les passerelles afin de permettre aux unités de relève de prendre un secteur déjà organiser.
Les reconnaissances de relève s'exécutaient dans la soirée, malgré un bombardement assez violent de l'ennemi et dans la nuit du 9 au 10, la relève, elle même, avait lieu sans incident.
Le 9ème Zouaves, après relève, venait se regrouper au bivouac, près de Prouilly.
En résumé, au cours de cette période de 10 jours, le 9ème Zouaves, après le choc très dur du premier assaut de Romain où il a brisé la résistance principale de l'ennemi, a réalisé dans une forme brillante et d'un seul élan, une avance de 12 kms, qui l'a amené au bord de l'Aisne, dans la région historique des passages de Berry au Bac et de la Cote 108.
Malgré ses pertes et sa fatigue, ila réussi une des opérations militaires réputées comme les plus délicates:le passage de vive force d'un cours d'eau important doublé d'un canal. Surprenant un ennemi en force et très vigilent, il a réussit, par des moyens de fortune, a lancer une première avant-garde sur la rive Nord, puis manoeuvrant derrière cette avant-garde, il enlevait le village de Berry au Bac, aprement défendu, constituant ainsi une tête de pont, en vue d'opérations ultérieures à pus grande envergure.
au cours de ses opération, le Régiment a fait plus de 250 prisonniers, infligés des pertes élevées à l'ennemi et capturé un matériel considérable qui n'a pu être dénombré complètement, par suite de l'avance rapide.
Ses pertes s'élevaient à 10 Officiers tués, 8 Officiers blessés, 67 hommes tués, 302 blessés et 12 disparus.
Officiers tués:
Sous Lieutenants Bardury - Beaujard - Dissard - Blanqué - Balland - Léonetti - Clair - Fèvre - de Fragnier - Bontemps
Officiers blessés:
Commandant de Bellegarde - Sous Lieutenants Fagnier - Grethen - Brisaque - Gras - Chambounaud?? - smartin?? - Famès??
Veuillez pardonner les ? et autres fautes qui sont liées au fait que j'ai uniquement recopié des lignes retranscrites pour une utilisation initialement uniquement personnelle.
Cordialement
Laurent
J'ai ajouté le 418 RI à la liste des unités ayant combattues à Sapigneul et la région. J'ai ajouté aussi par la même occasion le 9è RMZ (régiment de marche des Zouaves des bataillons d'afrique) qui a cette époque se trouvait à la gauche/droite du 418 RI. Ci dessous, un extrait du JMO du 9è RMZ pour la période qui donne une assez bonne idée des mouvements et actions de ces périodes et évènements:
1/10/18:
A 6 heures, le 3ème bataillon, sous la protection d'un barrage roulant, partait à l'attaque dans la direction générale de Ventelay. Il réduisaient rapidement les quelques élements ennemis avec lesquels il était resté en contact toute la nuit et enlevait vers 8 heures le village de Ventelay où il faisait un certain nombre de prisonniers. Au cours de la progression, les zouaves avaient capturé un dépot important de munitions d'artillerie, un parc du génie et deux minenwerfer lourds.
La marche continuait sans grande résistance, en liaison à droite avec le 418 RI, à gauche avec les Bataillons d'Afrique, jusqu'à mi-pente de la Montagne de Puyencourt??. Les avants-gardes du Rgt étaient arrêtées vers 11 heures devant un rideau de mitrailleuses qui tenaient les bois et la ferme de Loge Fontaine. Une nouvelle opération devait être montée pour refouler cette arrière garde ennemie.
Le 3ème Bataillon prenait ses dispositions pour l'attaque, avec l'appui du groupe l'Allemandet pendant que le 1er Btn s'arrêtait en réserve en dispositif echelonné, vers le Moncet.
A 15 heures l'attaque était reprise, mais ne réussisait pas, par suite d'une erreur de tir d'artillerie. En fin de soirée seulement, le 3ème Btn parvenait à enlever le bois et la ferme, en laison avec le 55è d'Infanterie qui étaient venus s'intercaler entre les zouaves et les Btns d'Afrique.
Le Colonnel donnait immédiatement l'ordre de poursuivre l'ennemi et de conserver le contact par des reconnaissances, tout au moins pendant la nuit.
2/10/18
Le 2 octobre, au lever du jour, la poursuite était reprise. Les avant-gardes du 3ème Btn, manoeuvrant derrière les mitrailleuses ennemies, progressaint rapidement, enlevant le village de Guyencourt et les pentes S. de la petite Montagne. Avec beaucoup de décision et d'ordre, les zouaves netoyaient le massif tourmenté du Grand Berriaux et de la Petite Montagne et parvenaient vers 15 heures, aux lisières Est vers la Chapelle.
Le colonnel donnait des instructions pour continuer la marche en avant dans la plaine qui s'étendait du pied des pentes de la Petite Montagne jusqu'à l'Aisne, avec précausions et sous la protection du groupe Allemandet dont une batterie (Pinchard) était arrivée à hauteur du 3ème bataillon. En fin de soirée, les éléments avancés, se faufilant par les couverts du terrain et les boyaux arrivaient auprès de la ferme Moscou et de la Chapelle St Rigobert dépassant et commencant l'encerclement de petites arrière-gardes ennemies au Bois sans nom et au Grand Boule.
3/10/18
Dans la nuit du 2 au 3, l'ordre était parvenu au Régiment d'étendre son front à gauche, jusque vers Gernicourt.
Le 1er Btn s'était en conséquence mis en ligne à la gauche du 3ème, en relevant les unités de la 134ème Division qui occupaient ce secteur.
La progession dans la journée continuait vigoureusement et vers 11 heures les antennes du Régiment arrivaient au canal vers la Ferme Moscou et au Bois des Pies. A midi le 3ème Btn encerclait complètement la ferme Moscou où résistait un détachement ennemi. Dans la soirée, le 2ème Btn, mis à la disposition du Chef de Corps, relevait le 3ème. Ce dernier venait se placer en réserve de Régiment à l'Est de Bouffignereux.
Le 2ème Btn, qui n'avait pas encore donné, recevait comme mission de tenter le passage de vive force du canal de l'Aisne et d'enlever la Cote 108.
Les reconnaissances faites de nuit, sur tout le front du Régiment, prouvaient que l'ennemi était en force sur la rive Nord et très vigilent.
4/10/18
Le Colonnel fait préparer, d'une part, pour le 2ème Btn le passage du canal en face de la Cote 108 et, d'autre part, une opération plus importante vers le Bois des Pies, tendant au passage de vive force sur la rive nord de l'Aisne.
La journée est employée au netoyage définitif de la ferme Moscou et la rive Sud du canal et à la réunion et confection des moyens de passage de la rivière.
5/10/18
Dans la journée du 5, par la suite de l'avance réalisée à la droite de la Division en direction du Mont Sapin, le Régiment reçevait l'ordre de se lier au 418 RI en vue de passer le canal et de conquérir les hauteurs du Mont Sapigneul et de la Cote 108.
Le mouvement du 3ème Btn pris en flanc par les défenseurs de la rive N du canal et de l'Aisne, était d'autant plus délicat que la Cote 108 elle-même était ??ruquée et fortement tenue.
L'avance de la journée se bornait au franchissement du canal au pied même de la Cote 108, se qui donnait une base de départ pour les opérations ultérieures.
6/10/18
En exécution des ordres reçus de la Division, et le ID 153, le 9ème Zouaves prenait ses dispositions dès le lever du jour pour franchir le canal et l'Aisne par ses propres moyens, à la fois près de la Cote 108 et sur le front du 1er Btn, à gauche, vers le Bois des Pies.
L'opération était délicate, non seulement en raison de la vigilence de l'ennemi dont les mitrailleuses battaient les approches du canal, mais encore par suite du peu de moyens de passage appropriés dont disposait le Régiment. Il s'agissait en effet, de franchir sous le feu un canal dont les berges étaient très élevées, puis une rivière importante.
Les passerelles ennemies étaient ou détruites ou enfoncées sous l'eau et le rétablissement de ses passages allait demander, de la part des zouaves, un déploiement tout particulier d'initiatives, d'audace et de courage.
A droite, la 7ème Compagnie (Capitaine Guillemet) s'infiltrant par le canal et dans les angles morts de la Cote 108, arrivait à enlever la garnison de défense et à se rendre maître, vers 8 heures, de la fameuse position d'arrêt de la côte elle-même. Les Zouaves redescendaient alors dans la direction de Berry au Bac, cherchant par tous les moyens à franchir le canal de l'Aisne. A gauche, le 1er Btn lançait ses premiers élements légers sur des sacs Habert et des radeaux et parvenait bientôt a rétablir, avec l'aide de la section du Génie (Lt Rougier) une passerelle sur le canal.
La 3ème Compagnie, sous la protection d'un rideau de mitrailleuses et de F.M., et appuyée par le tir de la Section de Stokes (S/Lt Fèvre), s'établissait entre le canal de l'Aisne et l'Aisne, conformément au plan arrèté et protégeait la réflection de deux autres passerelles par les pionniers du Régiment.
Vers 12 heures un groupe ardent s'élançaient sur les restes d'une passerelle allemande et, par des moyens de fortune réussisait à gagner la rive Nord, repoussant un petit groupe de grenadiers et de mitrailleurs ennemis. Des pionniers du Régiment parvenaient également à mettre la main sur deux autres passerelles établies sur l'Aisne et à détruire le dispositif de destruction qui avait imparfaitement fonctionné.
Dans l'après midi, des élements du 1er Btn, qui étaient passés sur la rive Nord de l'Aisne en nombre suffisant pour former une petite tête de pont qui nous assurait la possession des passerelles sur le canal et l'Aisne. Ces élements maintenaient leur position aventurée, malgré une réaction violente de l'ennemi, par son artillerie, ses mitrailleuses et ses minenwerfer.
En fin de journée, deux compagnies étaient passées et s'organisaient sur place en appuyant solidement leurs ailes sur la rivière.
A la tombée de la nuit, ces deux compagnies repoussaient une contre-attaque ennemie qui se terminait par un combat court mais très violent, nous causant quelques pertes, mais aboutissant à la déroute de l'ennemi qui s'enfuyait en laissant des cadavres sur le terrain.
Le 3ème Btn était venu dans la soirée s'établir en position d'attente dans les Bois de Gernicourt, prêt à appuyer le 1er Btn. Il assurait la liaison à gauche, au sud du canal, avec le 1er Tirailleurs qui n'avait pu réussi le passage de vive force. Le Colonel établissait son PC à la Cote 90 dans le bois de Gernicourt.
7/10/18
Conformément aux ordres reçus, qui prescrivaient de poursuivre la constitution d'une tête de pont au N. de l'Aisne, le Régiment continuait sa manœuvre.
Tandis qu'à la gauche le 1er Btn améliorait sa situation en avançant au nord de l'Aisne, par un combat à la grenade et à la mitrailleuse qui lui valait un certain nombre de prisonniers, le 2ème Btn, d'après les o/o du Colonel, venait passer le canal et l'Aisne dans le secteur du 1er Btn, par une de ses Compagnies et, se rabattant vers l'Est, prennait comme objectif le village de Berry au Bac.
Des détachements de pionniers s'efforçaient, malgré les difficultés de la tâche, à réparer en même temps les passages sur e front même du Régiment.
La manoeuvre s'exécutait point par point dans la matinée et réussissait parfaitement.
La 7ème Compagnie (Capitaine Guillemet) surprenait l'ennemi dans Berry au Bac et progressant audacieusement à travers les rues du village, arrivait vers l'église en capturant de nombreux prisonniers.
Pendant toute la journée,la même Cie, poursuivait le netoyage du village et arrivait dans la soirée à l'extrémité Est, devant le réduit de la défense d'où tiraient plusieurs minen de petit et moyen calibres.
Cette Compagnie, dont l'effectif était relativement faible, avait réussi à faire plus de 80 prisonniers de plusieurs régiments différents. La 5ème Cie, ayant passée également l'Aisne, venait s'établir à la gauche de la 7ème, nous assurant la possession du village.
Dans la nuit, sur l'o/o du Colonel, le 3ème Btn,relevait le 1er.La liaison à gauche s'établissait avec les Tirailleurs Marocains qui étaient venus relever le 1er Tirailleurs de la 45ème Division.
8/10/18
Dès le lever du jour, l'activité reprenait sur tout le front du Rgt pour continuer la progression vers les objectifs assignés par les ordres précédement données et d'améliorer les communications entre les deux rives du canal et de l'Aisne.
Le 2ème Bataillon terminait peu à peu le netoyage de Berry au Bac pendant qu'une Cie et 2 sections de mitrailleuses du 418 RI, mises sous les o/o du Colonel passaient sur la rive Nord de la rivière et venaient s'établir à la droite de Berry au Bac, dans la tranchée des Saules.
Le 3ème Bataillon, combattant dans les boyaux et les tranchées gagnait du terrain et arrivait au Chemin Creux.
Vers 17 heures, un très violent bombardement ennemi interressant tout le front du Rgt, entre Berry au Bac inclu et Gernicourt, faisait prévoir une contre-attaque. Les observateurs, en effet, signalèrent des mouvements important d'Infanterie en face de Berry au Bac et le long de la voie ferrée. L'Artillerie, immédiatement actionnée par le Chef de Corps et le commandant de l'ID, commençait la C.P.O. préparée et déclenchait les tirs de barrage.
L'attaque de l'Infanterie ennemie se produisait vers 18 heures, mais plus ou moins disloquée, elle réussissait à peine à gagner les lisières N de Berry. Elle ne pouvait s'y maintenir, grâce à l'attitude énergique des Zouaves et du 418 RI.
Vers 19 heures, la contre-attaque était définitivement repoussée et la tête de pont intégralement maintenue. Nous avions malheureusement des pertes assez sérieuses à déplorer.
10/10/18
Des ordres parvenaient au Rgt en vue de sa relève par le 329 RI à gauche, et le 4 RI à droite.
En conséquence, le Colonel prescrivait à ses bataillons de tête d'asseoir leur position, de s'organiser sur place, d'établir des cheminements vers les passerelles afin de permettre aux unités de relève de prendre un secteur déjà organiser.
Les reconnaissances de relève s'exécutaient dans la soirée, malgré un bombardement assez violent de l'ennemi et dans la nuit du 9 au 10, la relève, elle même, avait lieu sans incident.
Le 9ème Zouaves, après relève, venait se regrouper au bivouac, près de Prouilly.
En résumé, au cours de cette période de 10 jours, le 9ème Zouaves, après le choc très dur du premier assaut de Romain où il a brisé la résistance principale de l'ennemi, a réalisé dans une forme brillante et d'un seul élan, une avance de 12 kms, qui l'a amené au bord de l'Aisne, dans la région historique des passages de Berry au Bac et de la Cote 108.
Malgré ses pertes et sa fatigue, ila réussi une des opérations militaires réputées comme les plus délicates:le passage de vive force d'un cours d'eau important doublé d'un canal. Surprenant un ennemi en force et très vigilent, il a réussit, par des moyens de fortune, a lancer une première avant-garde sur la rive Nord, puis manoeuvrant derrière cette avant-garde, il enlevait le village de Berry au Bac, aprement défendu, constituant ainsi une tête de pont, en vue d'opérations ultérieures à pus grande envergure.
au cours de ses opération, le Régiment a fait plus de 250 prisonniers, infligés des pertes élevées à l'ennemi et capturé un matériel considérable qui n'a pu être dénombré complètement, par suite de l'avance rapide.
Ses pertes s'élevaient à 10 Officiers tués, 8 Officiers blessés, 67 hommes tués, 302 blessés et 12 disparus.
Officiers tués:
Sous Lieutenants Bardury - Beaujard - Dissard - Blanqué - Balland - Léonetti - Clair - Fèvre - de Fragnier - Bontemps
Officiers blessés:
Commandant de Bellegarde - Sous Lieutenants Fagnier - Grethen - Brisaque - Gras - Chambounaud?? - smartin?? - Famès??
Veuillez pardonner les ? et autres fautes qui sont liées au fait que j'ai uniquement recopié des lignes retranscrites pour une utilisation initialement uniquement personnelle.
Cordialement
Laurent
Cote_108- Accro
- Messages : 803
Date d'inscription : 07/02/2011
Age : 59
Localisation : Bois colombes
Re: le 418e R.I. à Sapigneul
Bonjour Laurent,
Merci pour ce complément d'nfos très intéressantes.
Cordialement
Béatrice
Merci pour ce complément d'nfos très intéressantes.
Cordialement
Béatrice
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