SAPIGNEUL, mémoire d'un village disparu
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -29%
PC portable Gamer ERAZER DEPUTY P60 – ...
Voir le deal
999.99 €

LE BIHAN Jean Marie

2 participants

Aller en bas

LE BIHAN Jean Marie Empty LE BIHAN Jean Marie

Message  David.H 26/6/2013, 13:53

Bonjour,

Voici un petit historique de Jean Marie LE BIHAN, de la 4e DI, mort le 29 avril 1917 sur la Côte 108.

http://ville-brasparts.forum-actif.net/t977-memorial-des-braspartiates-dans-la-grande-guerre-1917
Jean Marie LE BIHAN

Jean Marie Le BIHAN, cultivateur puis manoeuvre, fils naturel de Marie Anne Le Bihan, est né le 20 janvier 1878 au manoir du Parc en Brasparts.

Matricule 2700 au recrutement de Quimper, il est incorporé au 19ème régiment d'infanterie le 16 septembre 1899.
Envoyé dans la disponibilité le 29 septembre 1902, certificat de bonne conduite accordé, il passe dans la réserve le 1er novembre 1902 et effectue deux périodes d'exercices avec le 118ème RI du 21 août au 17 septembre 1905 et du 23 mars au 8 avril 1909.
Il effectue ensuite une période avec le 86ème territorial du 3 au 11 juin 1914.

Domicilié successivement à Harfleur (3 août 1908 ), Graville (10 avril 1910), Le Mans (17 mars 1912), Mégidon (Calvados, 11 mars 1914), il n'a pas répondu à sa convocation pour la période d'exercices en 1914 et est déclaré insoumis le 11 juillet 1914. Il se présente volontairement au 118ème RI à Quimper le 3 août 1914. (Il ne sera rayé des contrôles de l'insoumission que le 28 avril 1915 en application de l'amnistie, loi du 5 août 1914).

Mobilisé le 15 août 1914, il rejoint le 86ème Territorial qui participe à la défense de Paris à compter du 26 août. En septembre, le 86 est engagé dans la bataille de la Marne puis ses bataillons sont ensuite employés à des travaux de fortification « passagère » avant de rejoindre Reims (novembre 1914) où ils coopèrent à la défense du secteur, assurant le service de garde, fournissant des travailleurs pour creuser des boyaux et des tranchées ... avant de monter régulièrement en première ligne dans les tranchées. Jean Marie Le Bihan tombe malade, et est évacué.
Il passe alors au 151ème d'infanterie le 1er mai 1915, rejoignant son régiment en Argonne où il participe aux combats de la Gruerie. C'est ensuite l'offensive de Champagne, avec notamment la bataille d'Aubérive, près de Saint-Hilaire et de Sommepy. En mars 1916, le 151 est engagé dans la bataille de Verdun, et notamment dans la lutte pour le Mort-Homme. De nouveau évacué, Jean Marie Le Bihan est transféré au 318ème d'infanterie le 15 juin 1916. Le régiment est dissous peu après et Jean Marie Le Bihan rejoint avec une partie de ses camarades le 262ème d'infanterie dont ils vont constituer le 3ème batailllon.

Cette période sera très dure pour cette unité, engagée dans la bataille de la Somme en juillet, et qui va se distinguer plus particulièrement dans l'attaque de Destrées Déniécourt (21-24 juillet). Le régiment combattra ensuite dans l'Aisne (sept-octobre) et dans la Somme. Le temps est à ce moment particulièrement difficile : pluie, vent glacial, neige, boue ... Jean Marie Le Bihan est de nouveau évacué.
A son retour, il est affecté au 328ème d'infanterie le 9 janvier 1917 et intègre la 22ème compagnie. (6ème bataillon) qui se bat en Lorraine.Le régiment est ensuite mis en réserve et se prépare à l'offensive « Nivelle ». Le bataillon de Jean Marie Le Bihan rejoint Bois L'Evêque le 13 mars 1917 avant d'être embarqué en gare de Toul pour rejoindre la région d'Epernay avec son régiment. Il cantonne à Verneuil-la-Ronce lorsqu'il reçoit son ordre d'engagement au sein de la 4ème division d'infanterie. Le 15 avril, la concentration est effectuée à proximité de l'Aisne et l'ensemble de la division commence sa progression.

LE BIHAN Jean Marie 029_pr10

Le 29 avril 1917, la 4ème DI reçoit l'ordre d 'exécuter un coup de main à la cote 108, près de Berry au Bac, dans le but de « faire cesser les menaces d'explosion de mines ennemies et d'assseoir notre occupation sur ce mouvement de terrain ». L'attaque est lancée à 6 heures du matin après une préparation d'artillerie commencée à 4h33. Le 328 repousse deux contre-attaques allemandes et occupe la cote 108 malgré les tirs dévastateurs des mitrailleuses ennemies. Nombreux sont les soldats tombés au cours de cette action. Parmi eux, Jean Marie Le Bihan, « tombé au Champ d'Honneur ».
La division va ensuite conforter ses positions avant de reprendre sa progression. Lorsque le régiment est relevé, il a perdu près d'un millier d'hommes ...
L'avis officiel de décès a été formulé le 24 mai 1917 et transcrit à Brasparts le 1er septembre


Dernière édition par David.H le 26/6/2013, 20:15, édité 1 fois
David.H
David.H
Accro
Accro

Messages : 667
Date d'inscription : 20/08/2010
Age : 50
Localisation : Aisne

Revenir en haut Aller en bas

LE BIHAN Jean Marie Empty Re: LE BIHAN Jean Marie

Message  Cote_108 26/6/2013, 16:28

Bonjour David,

Lors de cette action il y a eu effectivement pas mal de pertes, mais le chiffre d'un millier d'hommes doit correspondre à la période de présence du régiment et pas uniquement à cette opération.

L'objectif était effectivement de faire cesser la menace des explosions de mines allemandes. Les français avaient la possession du sommet de 108 jusqu'à la lèvre Ouest de la Grande Carrière. Ils savaient que les allemands cheminaient sous cette position à partir de la petite Carrière via un tunnel reliant les 2 carrières et pouvaient travailler "tranquillement" dans les galeries souterraines se trouvant sous les positions françaises et y placer des explosions de mines afin de les chasser.

Il a donc été décider de lancer une opération pour faire sauter le tunnel reliant les 2 carrières et ainsi faire cesser les activités souterraines des allemands sous les positions françaises. Bien évidement si les français arrivaient à prendre la Petite Carrière, l'objectif serait de maintenir la position définitivement. En toute logique (le plan Nivelle étant connu, les allemands ont amassé suffisamment de troupes pour résister à l'offensive), les allemands repoussent les français qui malgré tout réussiront à placer une charge explosive dans le tunnel reliant les 2 carrières et à la faire exploser, non sans s'apercevoir d'ailleurs que le tunnel avaient été, précédemment, percé et effondré à quelques dizaines de mètres de l'entrée par l'artillerie française.

3 groupes seront lancés dans cette opération: le premier devait prendre possession du centre de la Grande Carrière (les français n'ayant que le rebord supérieur Ouest), le second devait prendre la Petite Carrière et le 3ème devrait pénétrer dans le tunnel et le faire sauter. Résumé ainsi cela parait simple mail il faut se rendre compte de résistance allemande:
- des milliers d'hommes en réserve et près à intervenir par l'Est, le Sud et le Nord
- La Grande Carrière: un endroit à taille limitée avec des apics de plus de 20 mètres sur quasiment tous les cotés (hors ce qu'il reste de quelques escaliers après un bombardement en règle, la carrière est un sol lunaire, et l'entrée nord). Ajoutons à cela des mitrailleuses mise en batterie à la sortie des abris et débouchés des tunnels à l'intérieur même de la carrière. J'ai lu un texte vécu par un des sapeurs de cette opération qui expliquaient que pour progresser dans le fond de la Carrière, ils aspergeaient l'horizon devant eux avec les lances-flammes faisant un cela un écran opaque de fumée limitant leur pertes et leurs permettant d'avancer...mais dès que le lance-flamme était vide, ou percé par une balle ou défaillant, ils se faisaient tuer sur place ou repousser à l'extérieur de la Carrière ... et les combats durèrent toute la journée !!!

Au final, les allemands garderont le contrôle du sous-sol et chasseront les français. On pourra se demander pourquoi
- l'EM français n'a pas donner ordre aux troupes de réserve de venir rejoindre les forces françaises de la Petite Carrière afin de conserver cette position et d'interdire/limiter (?) l'accès du sous-sol aux allemands. On imagine d'ailleurs l'importance de la position de la petite carrière qui faisait saillant dans les positions allemands et permettait de lancer une offensive vers le Sud, cad Sapigneul sans avoir a subir de flanc les tirs venant de toute la colline longeant le canal.
- comment se fait-il que les services de renseignement n'étaient pas au courant de l'existence d'autres tunnels menant sous les positions francaises conquises le 16/04 alors que nombre de prisonniers ont été fait.

La conclusion de l'EM français sera que seul une offensive de grande envergure sur 108, 91,... permettra de libérer definitivement 108

Cordialement
Laurent

Cote_108
Accro
Accro

Messages : 803
Date d'inscription : 07/02/2011
Age : 59
Localisation : Bois colombes

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum