Anniversaire de l'offensive Nivelle le 16 avril

Bonsoir à tous,

Cet article de l'Union du 18/04/2013 (avec un peu de retard) :

CRAONNE (Aisne). Une foule comparable à celle des années précédentes s'est hissée sur le Chemin des Dames. Beaucoup de randonneurs sont venus pour la première fois se joindre au gros noyau de fidèles.
La septième édition de la randonnée pédestre et matinale du 16 avril, jour anniversaire de la désastreuse offensive française du Chemin des Dames, a largement confirmé l'intérêt que nos concitoyens portent à cette page de notre histoire collective.
Ils sont, selon les différents regards, entre cinq et six cents quand, dans la nuit, ils quittent la place de la mairie du chef-lieu de canton sous le commandement de Noël Genteur, guide et conteur de cette première séquence d'une longue journée du souvenir.
Craonne est traversée dans un impressionnant silence, qui se brise néanmoins au premier arrêt pédagogique ménagé à hauteur de l'Oratoire, quand le long cortège quitte la route de Craonnelle. Il arrête sa progression et s'immobilise, essayant d'imaginer les vagues de ses compatriotes fantassins jaillissant du Bois de Beaumarais, au sud, pour se jeter plein nord à l'assaut du plateau depuis longtemps solidement tenu et même renforcé depuis quelques jours.
Alors… « à peine se découvrent-ils que les assaillants sont fauchés par les armes automatiques qui les attendent. En un temps record, leurs unités sont saignées à blanc. Chacun, du soldat à l'officier, comprend sur le champ que la perspective annoncée, si efficace sur le moral des troupes engagées eût-elle été, de reprendre Laon en fin de journée, synonyme d'une percée réussie, ne sera pas tenue », se désole toujours Noël Genteur.

« Fauchés par les armes automatiques »
Le bruit des armes n'est pas simulé cette année mais, tout là-haut, à l'ouest et à l'est, s'embrasent le secteur du monument des Basques et la pointe de Jutland sur le plateau de Californie. Les randonneurs passent au-dessus du cimetière national de Craonnelle pour aller s'agripper à la pente d'un kilomètre et demi qui les hisse au pied du monument de Napoléon. Là-bas, vers Reims, le soleil embrase l'horizon. Il n'a pas bien choisi son jour pour espérer évoquer Austerlitz.
Sur son promontoire, l'empereur reste de pierre, lui aussi. La D18 est franchie et, sans transition, les marcheurs passent de la zone remise en culture après les orages de fer à la zone rouge, une forêt qui a beaucoup de difficultés à faire vivoter des pins maladifs au milieu d'un réseau de tranchées et de boyaux toujours bien identifiables.
Une bonne surprise dans ce paysage de cicatrices : la présence d'une roulotte et de son puissant café fumant. Après les résineux, quelques hêtres avant que le chemin ne débouche au pied de l'observatoire, un géant de bois exotique, promis à son inauguration l'après-midi même.
Un peu plus loin et un peu plus bas, la sculpture monumentale d'Haïm Kern, autre symbole qui se plaît ordinairement dans le dialogue avec ce que chaque visiteur porte de sensible au fond de lui-même, détourne à peine le regard de ceux qu'attire la promesse d'un café brûlant.

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Cordialement
Béatrice
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Je suis allé à la marche du matin.

Pour ceux qui voudraient voir la vidéo:
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